On n’a pas toujours la chance d’avoir dans son entourage quelqu’un qui pratique ou connaît l’art de la photographie. Lorsque l’on est seul dans cette discipline, l’erreur classique, est d’associer notre progression à la maîtrise de la partie technique. Or en photographie, la technique ne devrait arriver que bien plus tard dans l’apprentissage.

Pour progresser simplement en photo, les questions essentielles à se poser dans le temps sont :

• quelle est ma pratique de la photo ?
• quel est mon objectif à terme ?
• est-ce que je me sens limitée dans cette pratique ?
• est-ce que j’ai compris où étaient mes faiblesses
• comment je peux les corriger ?

Pour comprendre ma vision de la photo, le plus simple est de vous raconter mon parcours

1. Mes débuts en photo … vous ne ferez jamais pire !

Lorsque je parle de ma passion pour la photo je commence toujours par raconter que cette passion est née d’une frustration enfantine. Lorsque j’étais enfant la maîtresse distribuait des images aux bons élèves. Jamais, malgré quelques tentatives de bonne volonté je n’en ai reçu une seule !

C’est à partir de ce moment, je crois me souvenir, que les images ont eu une place essentielle dans ma vie. Petite j’aimais découper les belles images dans les dictionnaires tout particulièrement, il y en avait tellement !

Ensuite lors de mes études j’ai, un temps donné, été totalement séduite par la pratique photographique et plus particulièrement par le développement. Voir ces photos se dévoiler dans le bain du révélateur, c’était magnique* (*Magique + Magnifique) ! 

C’est finalement en devenant maman que je me suis lancée dans cette passion. Pas question d’oublier la bouille de mon fils, le temps passe si vite ! C’est aussi le moment où j’ai eu le besoin de me trouver. Comment guider dans la vie un petit bout quand on ne sait pas qui on est ?

Et c’est bien la photo, avec le temps, qui m’a montré que j’étais sur le bon chemin au point de vouloir en faire mon métier.

Les soucis que j’ai très vite rencontrés :

– j’étais seule avec mon fils en bas âge

– pas encore très à l’aise dans mes contacts avec les autres

– je n’y connaissais absolument rien en photo mais alors vraiment rien !

– au cours d’un échange avec une galériste elle a réussi à me convaincre d’exposer mon travail. Le délais :  18 mois.

Au moins maintenant, le décor est planté !

Attention Spoïler, la fin finit très bien : mon exposition s’est merveilleusement bien passée, elle a même changé beaucoup de choses dans mon projet de vie !

Alors comment je m’y suis prise ?

2. Ma mise en route …

Voici ce que j’ai fait et qui m’a permis de livrer un travail cohérent en un temps record.

Si c’est mon fils qui m’a motivée à me lancer en photo, ce sont les insectes qui ont guidé ma passion.

Au commencement, j’ai été surprise par la qualité du rendu en mode macro, et très vite, ces petites créatures dans les fleurs m’ont inspirée. Je me suis essayée à les prendre en photo sous toutes les coutures, par au-dessus, « bof », par en dessous, « ah oui, plus sympa », …

Mon bonheur était, la journée, de les photographier et le soir, de contrôler sur mon ordinateur mes jolies prises de la journée.

Chaque photo qui me plaisait était soigneusement mise de côté. Au fur et à mesure du temps, mes sélections sont devenues de plus en plus sélectives et c’est comme cela que j’ai réussi à obtenir un travail cohérent.

Toutefois, lorsque j’ai commencé la photographie nous ne disposions pas encore d’autant d’information sur internet. Elles avaient même un peu tendance à être bien cachées …

3. La bonne rencontre

Dans ma vie, d’une façon générale, je peux dire que je rencontre régulièrement la chance, et c’est comme cela, que j’ai fait la rencontre, rapide, d’un photographe professionnel à qui j’ai pu glaner quelques informations précieuses pour avancer plus sereinement jusqu’à la date du vernissage de mon exposition.

Mes questions étaient les suivantes

1. Quel format photo présente-t-on généralement ?
2. Quel tarif proposer, au cas où … ?
3. Comment progresser ?

Ces réponses ont été les suivantes : 30X40, 70€ et acheter Chasseurs d’Images, lire les articles, suivre leur conseil, leur envoyer des photos lorsqu’ils font des appels à publication et participer à des concours photos.

Je n’ai improvisé nulle part et ai scrupuleusement suivi ses conseils. Dans l’heure qui suivait j’avais mon magazine entre les mains.

4. La mise en pratique qui m’a permis de progresser en photo

Maintenant que j’avais l’essentielle des informations pour avancer, il me restait malgré tout un petit souci à régler. Mon exposition avait lieu au mois de mars, il me fallait donc avoir réalisé un maximum de prises de vues avant l’automne car passée cette date je perdrai tous mes modèles.

Mon appareil photo ne m’a jamais quitté à partir de ce moment-là. Il ne fallait surtout pas que je perde la moindre occasion de capter un nouveau sujet.

Lorsque vous faites le choix de votre sujet de prédilection, il est préférable 1) d’avoir plusieurs sujets 2) si possible de les avoir autour de chez vous.

Si votre passion, ce sont les Lions et que vous habitez en Corrèze, vous ne pourrez, à priori, pas en photographier tous les jours. Et pour progresser vite en photo, c’est important de pouvoir pratiquer le plus souvent possible 1) pour comprendre ses erreurs 2) pour les corriger.

Pour y arriver :

• J’ai lu chaque mois « Chasseur d’Images ». Aujourd’hui le choix des magazines est très vaste, à vous de trouver celui qui vous correspond le mieux.
• J’ai regardé les appels que lançait le magazine auprès de ces lecteurs et j’ai eu la chance d’être publiée deux fois cette année-là et photos présentes en couverture s’il vous plait !
• J’ai participé à un concours et ai reçu le premier prix

Je me suis donc présentée à mon exposition avec mon travail autour des insectes. J’avais dans ce lot, 3 photos qui avaient été présentées dans le magazine dont deux en couverture et une photo qui avait reçu un premier prix.

J’ai eu la chance que beaucoup de personnes répondent présentes à mon invitation, bref cela reste un merveilleux souvenir et m’a donné confiance pour la suite, et entre nous, j’en avais vraiment besoin !

5. Un fait très important

Lorsque j’ai envoyé ma première sélection de photos au magazine, ils demandaient de préciser si possible, l’ouverture du diaphragme, la vitesse, …etc bref quelques petites questions un peu techniques auxquelles je n’avais pas pu répondre car je ne savais absolument pas de quoi ils voulaient parler !

Ce que je veux vous dire c’est qu’il n’est pas nécessaire de s’y connaître à fond pour réussir à capter un moment fort. Même une photo techniquement faible sera puissante si elle raconte une histoire. C’est la raison pour laquelle j’invite les gens à commencer toujours par se faire plaisir sur les prises de vues avant de démarrer la partie technique.

Elle sera plus facilement compréhensive et pourra se faire progressivement lorsque vous voudrez améliorer certains points.

Mes premières amours