Studio BasseCour est t-il un plagiat du
studio Harcourt?
Sommaire
Mon expérience
Les particularités chez Harcourt
- 1. Les lumières
- 2. Noir et blanc
- 3. Séance en studio
- 4. Le post-traitement
- 5. Les postures
- En résumé
Qui, un jour, n’a pas eu envie d’essayer de reproduire quelque chose qui lui plaisait beaucoup ? Qu’il s’agisse de recopier un dessin, de vouloir rafraichir un meuble à la façon de …, voir même relooker un vêtement … Éh bien c’est un peu ce que j’ai fait avec Studio BasseCour pour avancer dans mon projet de portraits animaliers.
Je vous ai déjà donné précédemment quelques pistes à suivre pour développer votre créativité voir cet article : #3. Je m’apprête à vous livrer cette fois-ci une autre petite astuce en vous racontant comment j’ai analysé ma source d’inspiration qu’était le Studio Harcourt. Pour vous l’expliquer je vais vous détailler comment j’en suis venue à mettre en place une sorte de cahier des charges. L’idée de départ est d’avoir un travail qui vous inspire pour vous permettre de ne pas partir d’une page blanche dans votre projet.
…
Dès que je me suis lancée en photo, je voulais absolument réaliser des portraits animaliers pour rendre hommage à mes/nos compagnons de tous les jours. Mais je voulais quelque chose d’élégant, voir un peu glamour et surtout de respectueux. J’avais le concepte mais l’idée n’était pas très claire.
L’ idée de faire des portraits pour rendre nos compagnons immortels à travers des portraits intemporels étaient un peu mon point de départ. Je voulais faire du Harcourt* pour les animaux mais plusieurs choses ne me convenaient pas du tout.
*Si vous ne connaissez pas encore le Studio Harcourt c’est le moment d’aller découvrir leur site.
Effet glamour et intemporel, oui
Technique de travail, non
1. La lumière
Chez eux leur marque de fabrique tient dans ce rendu si particulier créé par leurs éclairages. Ce jeu de lumière est obtenu à partir de 3 sources de lumière artificielle.
Cela demande une certaine maîtrise ainsi qu’ une préparation en amont à adapter suivant le modèle. Or, je ne suis pas particulièrement adepte de toutes ces parties très techniques en photo et si j’ai la possibilité de les esquiver en trouvant une autre alternative beaucoup plus simple, je ne m’en prive pas. De toutes les façons, face aux animaux, je voulais quelque chose de simple à mettre en place, quelque chose qui ne fasse pas peur, qui n’interfère pas avec son quotidien.
La plus belle des lumières à mes yeux est celle que nous transportons partout avec nous, le soleil. Que le ciel soit couvert ou non, sa lumière est toujours présente. Il ne me reste plus qu’à trouver l’angle pour que cette lumière naturelle viennent esquisser les contours de mon modèle pour faire ressortir l’âme de mon modèle en captant cette étincelle dans son regard.
2. Portrait en noir et blanc
Autre caractéristique que l’on retrouve chez Harcourt, les portraits sont en noir et blanc. Nos compagnons ont une telle diversité de couleurs dans leurs poils, plumes ou encore écailles qu’il n’était pas envisageable pour moi de me passer d’un rendu couleur. Le fond noir lui, est là au contraire pour faire ressortir la diversité du pelage ou des plumes mais également pour suprimer toute distraction autour de l’animal. Le regard du spectateur ne doit que se promener sur le sujet et prendre le temps d’observer chaque partie visible mit en avant.
Que pensez-vous de ce portrait de pigeon boulant ? N’est-il pas plus joli en couleur ?
3. Séance en studio
C’est précisément là, que je trompe mon monde, avec le nom de cette série ! Plus de 95% de mes portraits ont été réalisés sur le lieu de vie de mes modèles. Les chiens et les chats sont généralement photographiés dans leur maison par terre ou sur le canapé, bref, là où ils préfèrent être. Je m’adapte à leur humeur, à leur désir ou non désir, cela arrive parfois, de se retrouver devant mon appareil.
Les poules sont photographiées généralement dans la basse-cour ou parfois dans la maison lorsqu’elles sont autorisées à y entrer. Pour les vaches, elles restent dans leur champ et je vois si mon fond peut être placé quelque part. Sinon je cherche un substitut. Il m’est déjà arrivé de me servir d’une vache noire pour en faire mon fond noir et tirer le portrait de celle qui se trouvait devant. Pas évident mais je l’ai fait !
Il m’est aussi arrivé de jouer avec les réglages et l’environnement pour créer de façon naturelle ce fond noir.
Ce qui est sûr, c’est que jamais, il ne m’est venu à l’idée de faire déplacer des animaux dans un studio pour les photographier.
Mon studio tient dans mon sac et il se compose de deux choses uniquement, mon appareil photo et un simple drap noir qui m’aide à réaliser la base de mes portraits.
4. Le post-traitement
Afin de ne pas rendre les séances interminables à cause de réglages ou autres soucis techniques je finalise les clichés sur mon ordinateur. Cette partie peut parfois être longue à executer car je travaille les portraits à la façon d’un peintre. J’accentue la lumière déjà présente et l’accentue à la façon d’un éclairage studio. Si je travaille au commencement sur l’ensemble du portrait, en cherchant à jouer avec la lumière, il m’arrive parfois de revenir sur des zones afin d’affiner un peu plus le rendu final. Tel un peintre, j’aime observer, corriger puis revenir à nouveau sur les petits défauts.
Mes photos d’une manière générale ne sont jamais terminées car même après des années, il m’arrive de les reprendre parce que je distingue, à un moment donné, quelque chose à reprendre et à améliorer.
Personnellement je préfère simplifier la partie prise de vue et ne pas la rendre contraignante en réalisant la mise en valeur du modèle sur mon ordinateur. L’animal aura vécu la séance sans trop de contrainte, souvent il souhaitera même y revenir car la récompense est toujours au rendez-vous.
5. Les postures
Au final, la chose que j’ai gardée de chez Harcourt, ce sont les postures élégantes. Les photos que je sélectionne sont celles où l’animal dégage un côté naturel, tranquille et aussi de la grâce et de la noblesse. C’est justement pour avoir à l’image un animal serein que j’ai fait le choix depuis le début de me déplacer dans son environnement et cela change beaucoup sur le résultat final.
Pour obtenir ces postures je commence dès mon arrivée à l’observer et voir comment il se comporte pour voir de quelle façon je vais interagir avec lui.
Même si je ne compte jamais mon temps lorsque je me déplace, il me faut malgré tout pouvoir intervenir dans un temps limité. Dans ce travail, l’observation, la compréhension et le contact avec lui, lorsque cela est possible, est essentiel pour pouvoir travailler ensemble.
6. Le plagiat
Je vais tout de même vous mettre en garde contre le plagiat et j’insiste bien fortement sur le côté « s’inspirer de l’oeuvre de quelqu’un » car on ne plaisante pas avec le plagiat. Si les condamnations sont rares elles existent quand même et surtout c’est la réputation qui en prend un coup. Chez les humoristes le site CopyComic a faire trembler la profession et a fait un petit carnage au passage.
En photo, il arrive aussi que certains photographes pompent sans aucun scrupule le travail de quelqu’un d’autre. Si cela vous arrive vous comprendrez le ressenti un peu amer que l’on a lorsque l’on découvre cela.
Aujourd’hui, dans mon domaine ma maîtrise est totale et mon œil totalement exercé a différencier quelqu’un qui cherche à me plagier de quelqu’un qui s’inspire de mon travail.
Après mon lancement en janvier 2015, j’ai découvert seulement 2 mois après avoir lancé ma page facebook Studio BasseCour, une page similaire à la mienne. Même le titre s’inspirait de ma marque. La page n’a pas tenu longtemps face aux 5 années durant lesquelles j’avais pris soin de tout préparer en amont. Car, oui, avant de lancer votre grande idée il vous faudra penser à plusieurs choses afin de vous protéger. Voilà une nouvelle idée pour un autre article …
En résumé
Bien évidemment Studio BasseCour n’est pas un plagiat du Studio Harcourt. Ce que je voulais vous expliquer ici, c’est que pour vous lancer vous pouvez sans problème vous inspirer de quelqu’un dont vous aimez le travail. Vous devez en premier lieu être réaliste. Si j’aime énormément le travail de Vincent Munier, formidable photographe animalier, il n’était même pas envisageable pour moi de me lancer dans un travail semblable au sien. 1re raison, il travaille dans des conditions extrêmes. À partir de là pas besoin de chercher une 2ème raison …
Choisissez un travail qui ne s’éloigne pas trop de votre style de vie.
Puis analysez ce que vous aimez dans ce travail, ce que vous aimeriez changer ou apporter en plus ; comment vous pourriez l’adapter en créant votre style. Peut-être en faisant comme je l’ai fait, en mettant de côté toutes les contraintes pour ne garder que ce qui vous convient.
Le Studio Harcourt correspondait à ce que je voulais offrir dans mes portraits. Cependant beaucoup d’éléments ne collaient pas avec mes idées. Je voulais du classieux sans reproduire ce qu’il faisait. Ils ont été m’a source d’inspiration et c’est en cela que ma marque leur fait un clin d’oeil dans ma signature. La signature, encore un joli sujet … il en sera d’ailleurs question dans le prochain article.
Alors, juste par curiosité, qui est votre source d’inspiration ?
Portrait
super article Morgane, a quant une belle et grande exposition?
Merci Michaël.Une belle et grande expo demande du temps, beaucoup de temps de préparation et actuellement je m’attèle à d’autres projets que je présenterai au fur à mesure sur ce site.